Be water my friend

Back in the days, lors des journées chaudes et humides d’été, je me souviens de passer de nombreuses heures dans la piscine de la maison de mes parents avec le coucher du soleil. Je m’amusais à créer des tourbillons dans l’eau chlorée 80 degrés pour ensuite essayer de nager tel un saumon à contre courant. C’est lui qui gagnait toujours. Je me laissais donc dériver sur une vieille nouille jaune qui s’effilochait sur mon dos, en contemplant le ciel étoilé qui s’installait délicatement sous mes yeux. À la fois incessant et rassurant, le brui des criquets et du filtreur agissaient comme un métronome. Je ne le réalisais pas à l’époque, mais ces doux moments m’aidaient à remettre mes pendules à l’heure. Je terminais religieusement chacune de mes baignades en ramassant un bol de framboises dans le jardin familial. Je pimpais mes baies avec un sandwich à la crème glacée et je m’installais  confortablement sur le futon rétro (il ne l’était pas à l’époque) du salon. J’appuyais sur play pour plonger dans mon univers préféré, celui de Bruce Lee. Je ne saisissais pas encore  l’impact de cette phrase fétiche qui résonne profondément encore en moi aujourd’hui, plus de deux décennies plus tard.

Be water my friend.

Cette phrase, sans le savoir, allait me suivre et devenir un mantra pour mon style de vie. Je suis, depuis, à la recherche de mon équilibre idéal. En m’inspirant du mouvement des éléments de la nature, me voilà connecté à la source, ce qui régule le flow de ma vie.

Fun fact, ça me prend toujours une nouille pour rester à la surface de l’eau, sans elle, je ne flotte pas, je coule comme une roche.

Quelques années plus tard, on a été obligés d’enlever notre piscine hors-terre à cause des racines de notre gros chêne qui cherchait, lui aussi il faut croire, à retrouver son équilibre sous la toile du fond. La nature reprend toujours sa place. En quête de nouvelles aventures, on a donc commencé à faire des roadtrips en famille. On traversait une partie de la côte Est des États-Unis, dans notre Dodge caravane 93 bleu ciel, direction Wildwood. 

Je me souviens de la sensation réconfortante du soleil chaud du New Jersey sur mon visage. J’arrive encore à humer l’odeur soufrée du bord de mer mélangée à la celle de la crème solaire appliquée sommairement sur ma peau: un vrai parfum de liberté.

 

Je pouvais passer de nombreuses heures avec mon bodyboard à surfer les vaguelettes. Entre le son des mouettes et le sifflet du sauveteur au loin, j’entendais le son de l’eau se fracasser sur le sable à répétition, et la mousse crépiter au passage. J’étais hypnotisé par le va et viens de l’océan. À ce moment, je réalisais que j’étais heureux. Un simple petit bonhomme en mouvement et en équilibre avec la nature. Je souriais. 

Be water my friend.

À 18 ans, comme tout bon jeune adulte qui cherche la bonne façon de nager dans la vie, j’ai pensé devenir arpenteur. Une future job steadé, un horaire qui me permet de poursuivre le sport… je croyais avoir trouvé la recette du bonheur.

Cette fois cependant, aucun bruit de filtreur, de criquets ni de mousse qui crépite au loin. Quelque chose ne tournait pas rond. Et pour cause, j’ai obtenu un premier rapport de stage catastrophique.

Bye bye l’ego, allo prise de conscience.


L’eau bouillait en moi, il fallait que quelque chose change. Que je me remette en mouvement naturellement. J’ai eu la chance de faire la rencontre d’un vieux marin (l’orienteur du CÉGEP que je fréquentais), qui souhaitait guider un jeune homme comme moi une dernière fois avant de quitter le port vers la retraite. Cette rencontre a changé ma vie. J’avais rencontré mon Hip Man (le mentor de Bruce Lee).  

Pour lui, c’était clair: je devais me tourner vers le domaine de la santé et du mouvement.   Bye bye la technique en géomatique, j’étais back on track

Peu de temps après, je me suis inscrit aux essais dans l’équipe de natation avec un bon ami poisson.. Nous ne savions même pas nager. On était en forme, mais on coulait comme des roches. Deux roches parmi une bande de merlins bleus qui avaient plus de 10 ans de compétition derrière le Speedo. C’est en cotoyant ces gens que j’ai appris qu’être comme l’eau, c’est aussi d’accepter sa vulnérabilité et de se laisser guider. J’ai  accepté de commencer à la base. Même si mon corps était raide et coulait sans cesse, mon esprit avait recommencé à flotter. C’est donc dans une piscine chlorée de Ahuntsic que j’ai appris à nager comme un saumon de l’Atlantique.


Be water, my friend.


Si l’eau chloré m’avait permis de bien apprendre à nager, je rêvais d’eau saline… et de surf. 

J’étais inspiré par le jeune surfeur californien Jay Moriarity. un jeune garçon de Santa Cruz qui a appris à surfer l’une des plus grosse vague de la planète à un très jeune âge.

J’étais inspiré par le jeune surfeur californien Jay Moriarity. un jeune garçon de Santa Cruz qui a appris à surfer l’une des plus grosse vague de la planète à un très jeune âge.

N’en fallait pas plus pour qu’on s’inscrive, un pote et moi, à un cours d’initiation à Wells Beach dans le Maine. Enivrés par l’idée de s’initier au surf, nous avions complètement oublié que la saison des ouragans battait son plein.


Arrivée à destination, Wells Beach était une ville déserte, il faisait gris et froid. On s’est quand même jetés à l’eau. Un employé du surf shop juste à côté nous a passé de vieux wetsuits troués plein de sable et des vieilles planches qui trainaient. C’était pas le setup que j’avais imaginé quand je regardais des vidéos de Jay Moriarty, mais j’étais bien. J’ai regardé mon ami au loin. Il souriait. Je souriais.

On a passé la saison des ouragans là-bas à guetter les belles vagues, se mettre à l’abri quand les éléments se déchainaient. À trouver notre équilibre dans nos mouvements.

Et depuis ce temps, je suis constamment en attente de mon prochain voyage de surf.


Pendant mes études en kinésiologie, j’ai dû espacer mes escapades vers l’océan. Je ne m’en rendais pas compte à l’époque, mais ça créé un déséquilibre dans ma vie, comme un poisson qu’on enferme subitement dans un bocal. 

Chaque escapade était une saucette dans la béatitude et les retours à la maison se faisaient à contre courant. Les retours au quotidien me donnaient l’impression de stagner, de m’immobiliser. Je perdais mon équilibre.


J’ai bien tenté de recréer mon mouvement ici en m’initiant au surf de rivière. Je suis tout de suite tombé sous le charme de cette pratique chérie des amateurs de vagues de la Belle Province. Le Saint-Laurent m’a permis de recharger mes batteries à plusieurs reprises, mais les otites du baigneur ont freiné mes ardeurs. J’ai dû espacer les visites à mon ami la vague à Ti-Guy.

J’étais de retour à la case départ. Je devais attendre mes voyages de surf pour retrouver le bien-être que j’éprouve quand je fais du surf. La pandémie a mis une halte assez sévère sur mes escapades dans la mer. À l’époque, les seules vagues qui faisaient parti de notre quotidien, c’étaient celles qui montraient l’évolution épidémiologique de la COVID-19.


Comme la vie fait bien les choses parfois, je suis tombé sur un vieil ami devenu arpenteur (je me serai au moins fait des amis arpenteurs), un passionné de surf comme moi. Comme la mer et le surf ne pouvaient pas venir à nous, nous avons décidé de la faire venir à nous quand même.






Résultat :

Une planche d’équilibre qui ressemble drôlement à un mini surf. Un outil minimaliste, intemporel et durable qui permet d’être en équilibre dans le confort de son foyer. Notre produit bois sur bois répond non seulement à notre besoin de sensations fortes grâce au feeling de glissement qu’il créé mais répond aussi à nos valeurs environnementales. Oli confectionne les planches, un artisan menuisier lanaudois créer les rouleaux et je me charge de transmettre mes connaissances sur la science du mouvement-c’est ainsi que Crabtree Mills a vu le jour.

Les planches :

Elles nous forcent à commencer à la base, à créer des repères, à tomber-à se relever. Autant pour tenter de se tenir debout quelques secondes que pour arriver à faire un 180 les yeux fermés, elles nous amènent patiemment à trouver un équilibre dans le mouvement-et ce, les deux pieds connectés avec les éléments de la nature. Elles nous permettent de maintenir notre équilibre, en surfant dans le salon dans l’attente patiente de la découverte de notre vague éternelle ou de notre prochaine rencontre avec les vagues de l’Atlantique.

Bref, la vie est loin d’être un long fleuve tranquille. Tantôt une rivière sinueuse, tantôt une mer agitée, elle nous confronte à des pertes d’équilibre. Pour éviter d’être emporter par le courant, il faut trouver son mouvement naturel en harmonie avec la nature (la marche, la nage, le jogging, la randonnée pédestre, le vélo ou les sports d’équipe) pour maintenir l’équilibre physique-mentale au travers chacune des saisons de notre vie et de leur lot d’intempéries. 

L’équilibre se trouve dans le mouvement

En attendant les prochaines vagues, y’a la piscine hors terre à 80 fahraneith de ma belle-mère disponible à un pâté de maisons. En bonus, elle a des plants de framboises dans le jardin et toujours quelques sandwich à la crème glacé dans le congelo. 

What a life.

Nick, le poisson dans l’eau

Nicolas Prud'homme | ostéopathe + kinésiologue

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